La sexualité d’Auguste Rodin

Auguste Rodin n’a jamais sculpté le marbre. Il n’a jamais utilisé de masses ni de gradines. Il n’a jamais cogné sur un bloc de marbre pour aller voir dedans comment c’est organisé. Il n’a jamais pénétré le secret d’un bloc de pierre avec ses propres outils. Auguste Rodin avait besoin des autres pour tailler. Il utilisait des praticiens qui sculptaient en suivant les consignes de leur patron. Ils faisaient ça à partir d’un exemple en plâtre et de quelques esquisses. Auguste Rodin ayant même fait appel à la photographie pour travailler ses œuvres, les peaufiner. Il griffonnait sur les clichés en influençant son inspiration à partir de l’image fixe. Son génie n’était pas dans l’action de faire, mais de penser.

Auguste Rodin était plus habile quand il mettait les mains dans la terre molle. Il devait apprécier le bruit que faisaient ses doigts dans la matière molle, surtout lorsqu’il manipulait ses modèles afin de leur imposer des postures obscènes.

Auguste Rodin et Camille Claudel

Auguste Rodin est devenu le professeur de Camille Claudel un peu par hasard. C’est Alfred Boucher qui accompagne l’apprentissage de Camille, celle-ci ayant loué un atelier avec d’autres jeunes femmes. Boucher est lauréat d’un prix, il doit partir pour l’Italie, c’est la raison pour laquelle il confie « ses » élèves à son ami Rodin. Le sculpteur de génie est subjugué par la précocité de Camille, il lui propose d’intégrer son équipe de praticiens. Nous sommes en 1884. Auguste Rodin a 44 ans Camille 20 ans... 

Rodin et Rose Beuret

Auguste Rodin aura un fils avec celle qu’il épousera quelques temps avant de mourir. Ce fils portera le nom de famille de la maman, Rodin refusant de reconnaître l’enfant. Rodin avait plus d’empressement à signer ses statues qu’à considérer le fruit de sa semence digne de porter son nom. Si nous évoquons Rose Beuret, c’est parce que Rodin refusa de se séparer de celle qu’il avait connue durant ses années de galère. Lorsque Camille Claudel devint sa maîtresse, il évoqua la possibilité de quitter Rose Beuret avant de se rétracter et de provoquer le ressentiment de sa jeune maîtresse. 

Rodin : vieux pépé pervers ?

Les dix dernières années de la vie de Rodin (1907-1917) sont frénétiques. Il fait venir des jeunes femmes à son domicile en affirmant qu’il s’agit de modèles, en toute bonne foi. Son statut (...) d’artiste national lui permet de demander à des femmes de se déshabiller et de se caresser devant lui. À défaut de son membre, ou peut-être en complément, il utilise un fusain pour saisir la courbe de ces mains qui fourragent dans la pénombre des toisons qui doivent lui rappeler celles de sa jeunesse. Il exige des postures grotesques et dessine des moitiés de corps dont le point de ralliement du regard est invariablement une fente visitée par des doigts. Il séquestrera ces dessins, plus d’une centaine, dans des pochettes, elles-mêmes rangées à l’abri des regards de sa femme ou de personnes susceptibles de révéler que Rodin, ce génie, est un vieillard lubrique qui gribouille de sa main tremblante des sexes de femmes encombrés de leurs doigts.

Les spécialistes de l’art vous diront que Rodin cherche à capter des mouvements dans leur vérité et leur instantanéité. Les nostalgiques penseront qu’il cherchait dans ces postures le souvenir de celles de Camille. Les autres se gausseront que ces dessins soient restés cachés, même si, selon ce que Rodin disait, il demandait à ses modèles d’une journée de simplement se déshabiller, avant de lever les bras, ou de se pencher... Et puisque à l’égal des timides Rodin avance à petits pas, puisqu’aucune de ses demandes n’est contredites par un geste pudique ou une réplique assassine telle que celle-ci : « Et puis quoi ! Vicelard que tu es ! C’est ma chatte que tu veux voir ou mes formes qui t’inspirent ? », alors celui qui fut l’amant de Camille Claudel osera suggérer à ces femmes dociles de se mettre à quatre pattes, et pourquoi pas d'écarter les jambes, afin de se masturber...

Qu’est devenu le fils d’Auguste Rodin ?

Auguste Rodin ne souhaitera pas reconnaître son fils, il ne lui donnera pas son nom de famille mais lui accordera son prénom. Auguste Beuret est donc bien le fils d’Auguste Rodin, né le 22 janvier 1866. Durant cette année-là, le papa, qui a 26 ans, galère franchement pour faire reconnaître son talent. Ce détail est important, car il semble qu’Auguste Rodin sera toujours reconnaissant à Rose Beuret de l’avoir soutenu dans la misère, ce qui explique son refus d’abandonner cette première compagne, celle des années de bohème. 

Auguste Eugène Beuret n’a pas hérité de l’amour et du nom de son géniteur, mais de son talent de dessinateur. Il exercera la profession de graveur après avoir été employé en tant que manutentionnaire dans les ateliers de son père. Il décèdera en 1934, à l’âge de 68 ans, l’année où des œuvres majeures de Camille Claudel seront exposées au Salon des femmes artistes modernes... Soit, plus de 20 ans après son internement.

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