Sigmund Freud et son complexe

Sigmund Freud a décidé que pour comprendre son prochain, et tenter de le guérir de ses névroses ou des conséquences d’un traumatisme, il suffisait d’aller chercher du côté de sa sexualité (en espérant qu’elle soit aussi bancale qu’un vieux meuble qui profiterait de ses trois autres pattes pour paraître normal...). Toujours d’actualité, les convictions de Freud sont appliquées thérapeutiquement par des adeptes de la psychanalyse ; et pas sans conséquences dans certains cas.

Une question de taille ?

Sigmund Freud n’affirme pas que la taille est la cause de la timidité, mais il a décrété que le parcours émotionnel d’un petit garçon devait s’organiser autour de ces trois principes :

  • Le petit garçon développera à un âge précoce un désir, voire un attachement sexuel, à l’égard de sa mère
  • Le père de ce petit garçon deviendra un rival
  • Le fils devra tuer le père pour réussir sa mue

Le complexe d’Œdipe, pivot de la théorie émotionnelle et pulsionnelle de Freud, définissant le rapport amoureux entre un enfant et le parent du sexe opposé, la petite fille n’est pas exclue du trio amoureux. Spécifiquement, on parlera d’Œdipe inversé ou de complexe d’Electre (ainsi nommé par le disciple de Freud, puis son confrère émancipé, Carl Gustav Jung).

Œdipe pour le garçon, Electre pour la fille

Le complexe d’Electre repose sur le sentiment amoureux, ou un fort attachement, qu’éprouverait une petite fille à l’égard de son père (ce sentiment étant préliminaire à une hostilité envers la mère). Attirée dès son plus jeune âge par « l’homme de sa vie », la maman devient la rivale qu’il faut galvauder aux yeux du mari. Ainsi, si le garçon doit réussir à tuer le père symboliquement, avant de se libérer d’un sentiment amoureux devenu vain en l’absence de rival, la jeune femme doit se raisonner sans tomber dans ce double piège :

  • Haïr ou mépriser sa mère
  • Comparer tous les hommes à son père

Il semblerait qu’une petite fille qui aurait en face d’elle un papa flatté par ses avances, un papa qui ne réussirait pas à raisonner son enfant ou à signifier par des gestes tendres et une attitude respectueuse que la femme de sa vie est bien celle qu’il a choisi être la mère de ses enfants, serait figée dans une attitude bâtie autour d’une personnalité, essentiellement sublimée : celle de l’homme parfait. Les conséquences devenant redoutables au moment de nouer une relation amoureuse avec un partenaire du sexe opposé qui sera choisi, non pas pour ses qualités intrinsèques, mais pour démontrer que le seul homme parfait restera définitivement le papa.

Les limites des théories freudiennes

Les théories freudienne étant fondées à partir d’une concrétisation relationnelle platoniquement incestueuse d’un fantasme sexuelle, il est courant que les personnes se considérant victimes d’abus sexuels dans leur enfance soient renvoyées au seuil de leur inconscient par leur thérapeute. L’idée d’un psychanalyste, appliquant stricto sens les théories de Sigmund Freud, étant de justifier l’existence d’une névrose par les effets d’un complexe d’Œdipe ou d’Electre non encore résolu. Cette obsession de déconstruire l’énoncé d'un ressentiment en allant chercher dans l’imagination de leur patient les causes de leur mal-être permet sûrement de fidéliser une clientèle adepte du pansement sur la jambe de bois, mais pas de leur donner les chances d’aller mieux.  Reconsidérer la théorie psychanalytique officielle consisterait donc à repenser le rapport au réel et au fantasme, afin de ne pas galvauder le sentiment d’avoir vécu un traumatisme enfant au profit d’une invention de l’esprit. Ou, pour exprimer la chose différemment : il serait bon de rappeler ce que Freud a préféré occulter, à savoir que si Œdipe tue bien son père et couche avec sa mère, au départ, ce sont les parents qui cherchent à sacrifier leur enfant (dans la mythologie...).

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