Pièce de théâtre

L’anticyclone des Açores n’est plus ce qu’il était

Résumé

Le mari d’un couple qui vit de manière un peu recluse décide d’inviter les nouveaux voisins qui viennent de s’installer dans l’immeuble. La rencontre va proposer la confrontation de deux approches de l'existence : l’une basée sur la quête des émotions et l’autre sur une rationalité à toutes épreuves.

Un théâtre burlesque et émouvant aux dialogues salutairement absurdes.

Note de l'auteur : il existe dans le monde des humains une culture de la phrase « toute faite » qui oblige les discussions non pas à creuser un sujet, mais à l’enterrer sous un monticule de lieux communs. Cette pièce de théâtre propose une approche comique du phénomène. 

Fiche de présentation à imprimer

Piece Theatre Viguier Acores
PDF – 1,1 MB 160 téléchargements

2 extraits

La voisine — En parlant de densité démographique, vous avez prévu d’investir prochainement dans une progéniture de qualité ?

La femme — Pas encore… Avec mon mari on réfléchit, n’est-ce pas chéri ?

L’homme — Oui… On hésite encore…

La voisine — Je vous comprends... La crainte de l’échec... La honte d’une possible répercussion sur votre niveau social. Mais savez-vous que l’adoption est une alternative possible à la peur de mal faire ?

Le voisin — Pour changer de sujet de conversation, il semble que notre immeuble est idéalement placé sur un axe de passage. Qu’en pensez-vous ?

L’homme — Il regarde autour de lui Un axe de passage ?

La femme — Elle regarde son mari Mais bien sûr, chéri… Un axe de passage que beaucoup de promoteurs seraient intéressés d’acquérir…

L’homme — Comme tu dis mon amour… J’avais oublié que cet axe de passage faisait partie des atouts indéniables de l’appartement, selon l’agence immobilière.

La voisine — Quels étaient les autres atouts ?

L’homme regarde sa femme ; il hésite, il ne sait quoi répondre.

La femme — Eh bien… Notamment… Le positionnement stratégique…

La voisine — Bien sûr ! C’est d’ailleurs ce qui nous a séduit.

Le voisin — Nous avons visité un autre appartement, plus spacieux que celui sur lequel nous avons décidé de jeter notre dévolu, mais objectivement le potentiel de développement urbain ne correspondait pas à nos attentes…

La voisine — Ni la densité démographique… Rappelle-toi… La densité démographique nous avait franchement déçus…

Le voisin — La densité démographique… C’est tellement négligé de nos jours… Les futures générations regretteront un jour de n’avoir pas fait plus attention à la densité démographiques au moment d’acquérir leur résidence principale.

La voisine — En parlant de densité démographique, vous avez prévu d’investir prochainement dans une progéniture de qualité ?

La femme — Pas encore… Avec mon mari on réfléchit, n’est-ce pas chéri ?

L’homme — Oui… On hésite encore…

Le voisin — Vous n’avez pas toutes les données en main…

L’homme — Voilà… On n’a pas les données…

La voisine — Je vous comprends… La peur de l’échec… Mais savez-vous que l’adoption est une bonne alternative à la peur de mal faire ?

La femme — On en n’est pas encore là… D’ailleurs, je vous prie de m’excuser à nouveau… Je vais profiter de cet intermède de qualité pour aller m’allonger… J’ai la tête qui tourne et peut-être pas assez dormi la nuit dernière Elle sort de scène.

Le voisin — La paperasse peut-être ?

L’homme — La paperasse ?

Le voisin — C’est souvent la paperasse qui éloigne les gens de la solution, pourtant si rentable, de l’adoption.

Des questions ?